dimanche 1 octobre 2017

Octobre commence mal











 Dimanche 1er octobre

D'abord il fait un temps de chien, petite bruine bien mouillante, associée à 20° sous un ciel uniformément gris : temps de con disait un vieil ostréiculteur...
La journée ne fut guère mieux.

J'ai passé la matinée à essayer de trouver pourquoi mes compteurs étaient de travers et l'un plus haut que l'autre. J'ai défait la fourche pour être sûr de l'alignement en hauteur des deux bras. J'ai essayé un autre support et beaucoup réfléchi, tout ça pour rien.
Finalement je me suis rendu compte que le compte tours n'est pas de la même veine que le compteur. Il semble plus dodu peut-être, c'est infime. Sa coupelle à la base n'est pas la même que celle du compteur et elle ne tombe pas au même endroit sur le support, ce qui explique le décalage. 
Je me suis aperçu aussi que le support qui était sur la moto d'Armand avait été transformé en tenant compte de ce décalage et qu'ainsi le deux compteurs étaient alignés. Ce n'est pas ce support que j'avais remonté, justement à cause de cette transformation.
Il a suffi de mettre le "bon" support et tout est en place.
Il n'empêche, le compte-tours n'est pas le bon (il a d'ailleurs été ouvert) et le compteur quoique fonctionnel, n'est pas terrible. Tiens donc il a été ouvert lui aussi...

J'ai pu ensuite monter un garde-boue avant qui ne me plaît pas car c'est un k1/k2/k3 et son chrome est fatigué. Celui de la moto est vraiment trop moche pour être posé en l'état. Toutefois comme il est spécifique aux k0 et très rare, j'essaierai de le faire réparer mais en fonction du prix.


Ces fantaisies nous ont amenés en milieu d'après-midi.
L'objectif était de poser le garde-boue arrière, mais il fallait préalablement le gréer.

Il me manquait des éléments introuvables en neuf ou occasion, je ne les ai donc pas trouvés !
Le caoutchouc sous le support de feu notamment, j'ai dû adapter l'ancien bien fatigué voire quasi naze. Les vis ensuite avaient disparu.


Les fils étaient inexistants, j'en ai adapté de mon stock, ils courent dans un tunnel.


A défaut de mettre le garde-boue sur la moto, il a reçu son feu arrière et c'est tout.

De fait je perds beaucoup de temps à cause du manque de place. J'ai trois motos démontées dans mon (tout) petit atelier plus les pièces d'avance. Si on sort la surface de l'établi, des étagères et de la table, il ne reste pas grand-chose des 9m² !


Une vue panoramique prise de la porte, il doit me rester 2 m² à peine. Je n'arrive pas à m'organiser alors que c'est une des choses que je réussis le mieux normalement.
Quand cette 350 sera remontée, je devrais gagner un peu de place ici...


Lundi grisaille dehors, mécano qui s'endort !
Non, non j'ai fait d'autres trucs, rentrer du bois et manger notamment...

Le garde-boue arrière et son beau feu ovale :


Les caoutchoucs anti-vibrations des clignos et, petite entorse à l'origine, une prise de masse provenant d'une 125 k5. Je n'ai rien trouvé d'aussi bien adapté pour mettre les clignotants à la masse.


Les supports des clignotants arrières :


Le tout mis en place :


Il s'agit maintenant de brancher tout ça. Tous les fils sont à rallonger ce qui est fait aussitôt en leur laissant beaucoup de longueur au cas où il faudrait déplacer ce fatras !
Après les tests nous masquerons ces connexions.


Une vue de dessous :


Le support du garde-boue arrière qui ne tient en bas qu'emboîté dans un gros caoutchouc solidaire de la boîte à outils et en haut, grâce à deux grosses vis qui fixent aussi les clignotants.


On essaiera de ranger un peu les fils avant de rouler !!!


L'envie me prend de monter les cocottes sur le guidon. Je passe d'abord celle de gauche à droite... pas grave on la sort. Celle de droite est là ci-dessous avec le fil du démarreur coupé, il était soudé et ça a lâché. Je me marre : il n'y a pas que moi qui soude comme une autruche*.
* je viens d'inventer cette expression souder comme une autruche, parce que ça a l'air c... une autruche


Ce qui me fait moins marrer, c'est qu'il faudra que je ressoude ce petit truc là au fond dans un recoin. Déjà que sur le plat bien accessible je n'y arrive pas...

Pour conjurer le mauvais sort, je mets en place la deuxième, la bonne...


Mardi 3 ça va mieux. La soudure s'est bien passée (!) et semble solide, comme un idiot j'ai effacé la photo. Mais le guidon est remonté :


Le phare attend sagement son tour, on va lui mettre tous ses petits machins : le témoin de plein phare, l'interrupteur et son bouton en bakélite.


Pour le monter, il est nécessaire de fixer en même temps les clignotants puisque tout tient avec une seule vis. Les supports de phare comme les clignotants sont spécifiques à cette k0. 
En effet ils présentent l'empreinte du socle des clignos, un trou pour le téton de centrage et un trou pour le passage du fil.
Une fois le faisceau passé au travers du cuvelage, on peut constater qu'il y a quand même beaucoup de fils... Va falloir brancher tout ça !



En fait, cela se fait assez rapidement, mais surtout ce n'est pas compliqué. Chez Honda le faisceau électrique c'est du velours. Il suffit de brancher le fil rouge avec le rouge, le jaune avec le jaune etc.
Evidemment il vaut mieux être sûr en amont d'avoir bien respecté les couleurs et de n'avoir pas changé un bout de fil vert par un marron... Connaître aussi l'affectation des couleurs aide bien. 
Avec l'habitude j'en connais une bonne partie, de plus c'est standardisé sur toute la gamme : pratique quand on restaure plusieurs modèles.


L'optique est prête à monter :


Ci-dessous on voit bien la conception intelligente des motos Honda. Alors que tous les fils sont de longueur déjà suffisante, ceux de l'optique sont plus longs. 
Cela permet de poser l'optique sur le garde-boue avant pour effectuer les branchements !


On referme ce joyeux foutoir et la moto a déjà pris une allure de moto.


Enfin je pose le carter de chaîne chromé. S'il n'est pas en mauvais état au niveau du chrome, sa patte arrière de fixation cassée a été réparée par mes soins,


pas très académique, mais finalement peu visible !

Ces carters de chaîne chromés n'ont été montés que sur les k0/k1 durant un an environ, autant dire qu'ils ne courent pas les rues. Pourtant j'en ai trois... tous plus moches les uns que les autres !


Pour finir, j'ai eu hier un appel qui m'a fait grand plaisir. Il s'agit de Rodolphe dont l'épouse est la petite fille d'Armand. Il suit la restauration et je suis très heureux de ce contact (que je comptais bien établir de toute manière) car la moto, une fois terminée, pourra être présentée à la famille d'Armand. C'était du reste le deal de départ.
J'ai ainsi eu confirmation qu'Armand était en effet un sacré personnage, sorte de géo Trouvetou, mais surtout bricoleur (au sens noble du terme) de génie. 
Un seul exemple : il s'était confectionné des lunettes avec essuie-glaces !!!
Quel dommage qu'il ne soit plus là pour voir sa moto revivre...

Samedi 7 ouahou belle journée. D'abord grand soleil puis bon travail ensuite.
Le moteur, attaquons le moteur.
Il est sale, encrassé sec, mais on a vu pire.

On y va avec la brosse métallique, puis celle en laiton, enfin dans les endroits trop encrassés avec du dégraissant en bombe.



Les bouchons de culbuteurs ont leur toriques écrasés, Armand les avait doublés avec des joints en carton type plomberie. On remet tout ça d'équerre avec des toriques neufs.


Nettoyage au dégraissant dans les recoins.


Le nettoyage me prendra la matinée. En début d'aprèm je décide d'ouvrir le bas pour vérifier d'abord et ensuite  changer les spis.
Rien n'est bloqué, les carters se séparent au premier coup de maillet. Une fois de plus sur cette moto le démontage n'est pas compliqué. Rien n'est archi-bloqué ni archi-collé.
Merci Armand !


L'intérieur est superbe en bas. Les pignons de boîte parfaits, l'embiellage aussi visuellement.
Je ne toucherai donc à rien si ce n'est un nettoyage de ce qui peut - et doit - l'être.


Le fond du carter évidemment doit l'être nettoté, encore que j'ai vu bien plus sale. Il a déjà été défait. Armand a laissé sa trace : deux vis remplacées par des boulons et un petit passage d'huile sur la pompe à huile très agrandi par la casse d'une cloison.
Placé là, c'est forcément volontaire. Le Bougre !!!


Tout est parfait. Je peux voir avec la lampe les jupes de pistons qui semblent impeccables et, l'aimant à rallonge baladé vers le haut moteur ne ramène rien, aucun morceau.



On dégraisse, la plaque sera sortie pour accéder partout. En principe elle ne se démonte pas, là si  évidemment, Armand l'a rendue démontable...


L'axe de kick, juste le circlip à changer.


C'est propre :


Dans sa quête de la lubrification, Armand a cassé une cloison pour laisser l'huile circuler librement, il a aussi ôté la bille en caoutchouc qui contrôle l'arrivée à la pompe à huile :


désolé Armand, j'en ai remis une...


L'axe de kick est remonté.


La pâte à joints étalée.


On ferme :



Enfin, c'est fermé, au couple à la clé dynamométrique. 
Ya plus qu'à remonter ou presque...


Oui ou presque car il valait mieux vérifier la partie haute une fois le moteur retourné,
on va voir ça ci-dessous.

Lundi 9 le voilà sur ses pieds, dans le bon sens quoi.
Prendre quelques secondes avant pour revoir les serrages du bas car la douille utilisée avait eu quelque souci...


Cela fait on le retourne. Deux écrous du couvre culasse ne sont pas conformes, ils doivent tous être borgnes et ce n'est pas le cas. De plus aucun n'est vraiment serré, bizarre cela semble volontaire.
En regardant de plus près, il s'avère que la plaque sous le couvre culasse est posée sans joint. Ceci expliquerait cela, Armand n'aurait pas serré puisqu'il fallait rouvrir, mais alors pourquoi avoir remis le moteur en place : pour mettre des joints, il fallait l'enlever à nouveau !
Je ne saurai jamais, donc on continue sans se poser davantage de questions.


Profitons-en pour inspecter l'arbre à cames et nettoyer ce qui peut l'être.
L'arbre a été remonté ou stocké avec de la graisse épaisse. J'extrais donc ce que je peux à l'aide d'un tournevis long et fin. Pas très commode l'affaire.
Tout est en état visuellement. On notera le repère rouge sur le pignon pour le calage !


Les éléments prêts à être remontés.


Le premier joint, puis


la plaque et le second joint qui la recouvre. 
Ces joints n'étaient pas dans la pochette achetée. Heureusement, j'avais du stock. Ces pochettes complètes qui ne le sont pas, c'est une plaie !


Enfin on ferme en suivant scrupuleusement les indications du manuel d'atelier : ordre et couple.


Un petit coup de polissage sur tout ça, vérification du tendeur de chaîne de distribution et changement d'une ou deux vis issues de la quincaillerie du coin,
le moteur est fin prêt pour la remise en cadre.
Le seul souci c'est que je n'ai pas récupéré ma roue arrière qui est chez le mécano 
qui doit monter un K82 neuf. 
J'espère que je pourrai quand même poser le moteur, que la moto ne se dérobera pas...

Avant de boucler le tirage de ce soir, un petit clin d'oeil à Gilles qui est descendu en famille dans notre région. Evidemment on en a profité pour se voir !
Belle journée, super bon souvenir, nous nous étions vus cet été mais il aurait été dommage de ne pas remettre ça avec des personnes aussi charmantes !
Nous voici avec nos commis respectifs qui se sont bien marrés aussi...
Gilles est à gauche et si je parais bien plus petit, c'est dû à la perspective évidemment !!!





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